Démarche artistique d’OriKub

À l’origine du travail artistique d’OriKub, il y a une profonde conviction que « L’art est partout où l’on le voit » (J. Albers).
Elle explore l’environnement urbain moderne, souvent perçu comme froid ou envahissant, pour en révéler une dimension sensible et poétique. L’architecture contemporaine, les lignes des façades, les perspectives géométriques ou encore les silhouettes des grues de chantier deviennent l’inspiration majeure de son exploration visuelle.


Elle photographie ces paysages urbains en quête de leurs rythmes, de leurs contrastes et de leurs horizons.
Elle imprime ensuite ses images sur un papier mat assez souple, ce qui lui permet de le manipuler sans le marquer. Ce support devient le lieu d’un travail préparatoire précis et minutieux : imaginer le passage de l’aiguille, choisir les points de broderie et perforer le papier pour les accueillir.

La broderie à la main s’installe ensuite comme un geste graphique et poétique. Chaque point, choisi en fonction de l’effet visuel recherché et du format de l’image, redessine, amplifie ou détourne les lignes architecturales, ajoute des textures et des couleurs qui enrichissent l’image initiale. Le temps investi est considérable : des heures, parfois des semaines de patience et de précision pour que la finesse de la broderie se fonde dans la photographie. Le fil agit comme une trame graphique qui réécrit la ville et l’image, tout en ancrant dans le temps la mémoire urbaine des constructions et des chantiers éphémères.

Si la broderie prolonge la ligne et introduit la matière, le collage, lui, joue avec la rupture et la recomposition.
Ces deux pratiques se répondent : l’une unit, l’autre fragmente — toutes deux interrogent la façon dont l’image peut être transformée, revisitée et rendue sensible.


Ainsi, le œuvres d’OriKub instaurent un dialogue entre le bâti et le geste artistique manuel, entre la rigidité des structures architecturales et la souplesse du fil à broder. À la croisée de la photographie expérimentale, de l’art textile et de l’exploration architecturale, sa démarche questionne notre rapport à la transformation urbaine. Elle révèle que derrière les façades et la mutation visible, il existe une poésie discrète, que l’œil seul ne perçoit pas toujours, mais que la main peut révéler.

Ses œuvres deviennent ainsi des histoires visuelles, où se rencontrent son regard et son geste, et où la ville se dévoile sous un jour inattendu : plus intime, plus sensible, plus vibrant.
Elles invitent à redécouvrir la ville non seulement comme un espace construit, mais aussi comme une matière vivante, porteuse d’émotions et de mémoire.